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et plus que jamais il songeait à soutirer toute la substance monétaire de la colonie gallienne.

Donc, Nina-Ruche n’avait pas été honorée une seule fois de la visite du bon Hakhabut.

« Et c’est étonnant, faisait quelquefois observer Ben-Zouf, comme on s’habitue facilement à ne jamais le voir ! »

Or, à cette époque, Isac Hakhabut songea à renouer ses relations avec les Galliens. C’est que son intérêt l’exigeait. D’une part, certains stocks de ses marchandises commençaient à s’avarier. De l’autre, il était important pour lui qu’elles fussent échangées contre argent avant que la comète eût rejoint la terre. En effet, ces marchandises, revenues au globe terrestre, n’auraient plus qu’une valeur ordinaire. Sur le marché gallien, au contraire, elles devaient atteindre de hauts prix, vu leur rareté et vu l’obligation, — Isac le savait bien, — où chacun allait être de s’adresser à lui.

Précisément, vers cette époque, différents articles de première nécessité, huile, café, sucre, tabac, etc., allaient manquer au magasin général. Ben-Zouf l’avait fait observer à son capitaine. Celui-ci, fidèle à la règle de conduite qu’il s’était imposée vis-à-vis d’Isac Hakhabut, prit la résolution de réquisitionner les marchandises de la Hansa, — moyennant finances.

Cette concordance d’idées entre le vendeur et les acheteurs devait donc amener Isac à reprendre et même à établir des relations suivies avec les habitants