Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/151

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dité poussait à mettre « au pluriel » ce substantif, si apprécié dans tous les mondes !

Le capitaine Servadac allait se retirer.

« C’est donc convenu, maître Isac, dit-il, à demain. »

Isac Hakhabut alla vers lui.

« Monsieur le gouverneur, dit-il, me permettra-t-il de lui poser encore une dernière question ?

— Posez.

— Je serai libre, n’est-ce pas, d’assigner… à mes marchandises… le prix qui me conviendra ?

— Maître Hakhabut, répondit tranquillement le capitaine Servadac, ce serait mon droit de vous imposer un maximum, mais je répugne à ces procédés révolutionnaires. Vous assignerez à vos marchandises les prix habituels aux marchés européens, et pas d’autres.

— Miséricorde ! monsieur le gouverneur !… s’écria Isac, touché à son endroit sensible, mais c’est me priver d’un bénéfice légitime !… C’est contraire à toutes les règles commerciales… J’ai le droit de faire la loi sur le marché, puisque je détiens toutes les marchandises ! En bonne justice, vous ne pouvez vous y opposer, monsieur le gouverneur !… C’est véritablement me dépouiller de mon bien !

— Les prix d’Europe, répondit simplement le capitaine Servadac.

— Comment ! Voilà une situation à exploiter…