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représentait l’Italie, étaient attablés devant un déjeuner comme il ne s’en était jamais fait à la surface de Gallia. Pour la partie solide, Ben-Zouf et le cuisinier de la Dobryna s’étaient surpassés. Un certain plat de perdrix aux choux, dans lequel les choux avaient été remplacés par un « carry » capable de dissoudre les papilles de la langue et les muqueuses de l’estomac, fut la pièce triomphante. Quant aux vins, provenant des réserves de la Dobryna, ils étaient excellents. Vins de France, vins d’Espagne furent bus en l’honneur de leur pays d’origine, et la Russie ne se vit point oubliée, grâce à quelques flacons de kummel.

Ce fut, comme l’avait espéré Ben-Zouf, et très-bon et très-gai.

Au dessert, un toast, porté à la commune patrie, au vieux sphéroïde, au « retour à la terre », réunit de tels hurrahs, que Palmyrin Rosette dut les entendre des hauteurs de son observatoire.

Le déjeuner fini, il restait encore trois grandes heures de jour. Le soleil passait alors au zénith, — un soleil qui n’eût jamais distillé les crus de Bordeaux ou de Bourgogne que l’on venait de boire, car son disque illuminait vaguement l’espace et ne réchauffait pas.

Tous les convives se vêtirent chaudement des pieds à la tête pour une excursion qui devait durer jusqu’à la nuit. Ils allaient braver une rude température, mais impunément dans cet air si calme.