Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/192

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qu’à ce qu’il fût littéralement gelé. Il rentrait alors, maugréant, maudissant la Terre-Chaude, répétant que son rocher de Formentera lui eût offert plus de ressources !

Le dernier coup de pic fut donné dans la journée du 4 janvier. On put entendre les pierres rouler à l’intérieur de la cheminée centrale. Le lieutenant Procope observa qu’elles ne tombaient pas perpendiculairement, mais qu’elles semblaient plutôt glisser sur les parois, en se heurtant à des saillies rocheuses. La cheminée centrale devait donc être inclinée, et, conséquemment, plus praticable à la descente.

Cette observation était juste.

Dès que l’orifice eut été assez agrandi pour donner passage à un homme, le lieutenant Procope et le capitaine Servadac, précédés de Ben-Zouf, qui portait une torche, s’engagèrent dans la cheminée centrale. Cette cheminée suivait une direction oblique, avec une pente de quarante-cinq degrés au plus. On pouvait donc descendre sans risquer une chute. D’ailleurs, les parois étaient striées par des érosions multiples, des excavations, des rebords de roches, et, sous la cendre qui les tapissait, le pied sentait un solide point d’appui. C’est que l’éruption était récente. En effet, elle n’avait pu se produire que lorsque la collision avait donné à Gallia une partie de l’atmosphère terrestre, et les parois n’étaient pas usées par les laves.