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petit réduit, destiné à Nina, on le trouverait encore. Ce serait donc la vie commune de tous les instants. L’excavation principale servirait à la fois de salle à manger, de salon, — de dortoir. Après avoir vécu à peu près comme des lapins dans leur terrier, les colons allaient s’enfouir sous terre, comme des taupes, et vivre comme elles, — moins leur long sommeil hivernal.

Cependant, il serait facile d’éclairer cette obscure excavation au moyen de lampes et de fanaux. L’huile ne manquait pas, car le magasin général en possédait encore plusieurs barils, ainsi qu’une certaine quantité d’esprit-de-vin, qui devait servir à la cuisson de quelques aliments.

Quant à la séquestration pendant toute la durée de l’hiver gallien, elle ne serait évidemment pas absolue. Les colons, vêtus aussi chaudement que possible, pourraient faire de fréquentes apparitions, soit à Nina-Ruche, soit sur les roches du littoral. Il serait indispensable, d’ailleurs, de s’approvisionner de glaces qui par la fusion donneraient l’eau nécessaire à tous les besoins de la vie. Chacun, à tour de rôle, serait chargé de ce service assez pénible, puisqu’il s’agirait de remonter à une hauteur de neuf cents pieds et de redescendre d’autant avec un lourd fardeau.

Enfin, après minutieuse inspection, il fut décidé que la petite colonie se transporterait dans cette sombre cave, et qu’elle s’y installerait le moins mal possible. L’unique excavation servirait de demeure à tous. Mais,