Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/224

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— J’aurais besoin de prendre à la réserve une livre de café pour mon usage personnel.

— Une livre de café ! répondit Ben-Zouf. Comment ! tu demandes une livre de café ?

— Oui, monsieur Ben-Zouf.

— Oh ! oh ! voilà qui est grave !

— Est-ce qu’il n’y en a plus ?

— Si, encore une centaine de kilos.

— Eh bien ?

— Eh bien, vieux, répondit Ben-Zouf en secouant la tête d’une façon inquiétante, je ne sais pas si je peux te donner cela !

— Donnez, monsieur Ben-Zouf, dit Isac Hakhabut, donnez, et mon cœur en sera tout réjoui !

— La réjouissance de ton cœur m’est superlativement indifférente !

— Cependant, vous ne refuseriez pas, si un autre que moi…

— Ah ! voilà ! voilà ! C’est que tu n’es pas un autre, toi !

— Eh bien, monsieur Ben-Zouf ?

— Eh bien, je vais en référer à Son Excellence le gouverneur général.

— Oh ! monsieur Ben-Zouf, je ne doute pas que dans sa justice…

— Au contraire, vieux, c’est sa justice qui me fait craindre pour toi ! »

Et l’ordonnance laissa Isac Hakhabut sur cette réflexion vraiment peu consolante.