Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/24

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aux instances d’Hakhabut, auquel le capitaine Servadac venait de tourner, le dos.

« Ainsi, je ne me suis pas trompé ? reprit le trafiquant, dont l’œil s’allumait. Un étranger est arrivé hier ?

— Oui, répondit Ben-Zouf.

— Vivant ?

— On l’espère,

— Et puis-je savoir, monsieur Ben-Zouf, de quel endroit de Europe arrive ce voyageur ?

— Des îles Baléares, répondit Ben-Zouf, qui voulait voir où en viendrait isac Hakhabut.

— Les îles Baléares ! s’écria celui-ci. Le joli point de la Méditerranée pour commercer ! Que j’y ai fait de bonnes affaires autrefois ! La Hansa était bien connue dans cet archipel !

— Trop connue !

— Mais ces îles ne sont pas à vingt-cinq lieues de la côte d’Espagne, et il est impossible que ce digne voyageur n’ait pas reçu et apporté des nouvelles d’Europe.

— Oui, Manassé, et il t’en donnera qui te feront plaisir !

— Vrai, monsieur Ben-Zouf ?

— Vrai.

— Je ne regarderais pas… reprit Isac en hésitant… non… certainement… bien que je ne sois qu’un pauvre homme… je ne regarderais pas à quelques réaux pour causer avec lui…

— Si ! tu y regarderais !