Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/255

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tuera le choc, nous pouvons, une heure auparavant, nous enlever dans l’atmosphère de Gallia. Cette atmosphère nous entraînera nécessairement avec sa vitesse acquise ; mais, avant la rencontre, elle pourra se confondre avec l’atmosphère terrestre, et il est possible que, par une sorte de glissement, le ballon passe de l’une à l’autre, en évitant le choc direct, et qu’il se maintienne en l’air, pendant que la collision se produira.

— Bien, Procope, répondit le comte Timascheff, nous te comprenons… et ce que tu as dit là, nous le ferons !

— Sur cent chances, reprit le lieutenant Procope, nous en avons quatre-vingt-dix-neuf contre nous !

— Quatre-vingt-dix-neuf !

— Au moins, car il est certain qu’au moment où son mouvement de translation s’arrêtera, le ballon sera brûlé.

— Lui aussi ? s’écria Ben-Zouf.

— Lui aussi bien que la comète, répondit Procope… à moins que dans cette fusion entre les deux atmosphères… Je ne sais trop… il me serait difficile de dire… mais mieux vaut, ce me semble, au moment du choc, avoir quitté le sol de Gallia.

— Oui ! oui ! dit le capitaine Servadac. N’y eût-il qu’une chance bonne sur cent mille, nous la courrons !

— Mais nous n’avons pas d’hydrogène pour gonfler un ballon… dit le comte Timascheff.