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d’Israël et de Jacob, donnez-nous des nouvelles de l’Europe ! »

Palmyrin Rosette bondit de son fauteuil, comme s’il eût été mû par un ressort.

« Des nouvelles de l’Europe ! s’écria-t-il. Il veut avoir des nouvelles de l’Europe !

— Oui… oui… répondit Isac, qui s’accrochait au fauteuil du professeur pour mieux résister aux poussées de Ben-Zouf.

— Et pourquoi faire ? reprit Palmyrin Rosette.

— Pour y retourner !

— Y retourner !

— À quelle date sommes-nous aujourd’hui ? demanda le professeur en se retournant vers son ancien élève.

— Au 20 avril, répondit le capitaine Servadac.

— Eh bien, aujourd’hui 20 avril, reprit Palmyrin Rosette, dont le front sembla rayonner, aujourd’hui, l’Europe est à cent vingt-trois millions de lieues de nous ! »

Isac Hakhabut se laissa aller comme un homme auquel on viendrait d’arracher le cœur.

« Ah çà ! demanda Palmyrin Rosette, on ne sait donc rien ici ?

— Voici ce qu’on sait ! » répondit le capitaine Servadac.

Et, en quelques mots, il mit le professeur au courant de la situation. Il raconta tout ce qui s’était passé depuis la nuit du 31 décembre, comment la Dobryna avait entrepris un voyage d’exploration, comment elle avait