Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/290

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— Oui ! répondit le capitaine Servadac, tort d’aller courir pendant deux ans dans le pays des chimères ! »

Puis, se retournant vers le comte Timascheff :

« Mordioux ! monsieur le comte, dit-il, vous avez entendu ! En vérité, je suis enchanté de ne point avoir à me battre avec vous.

— Et moi, capitaine, je suis heureux de pouvoir, sans arrière-pensée, vous serrer cordialement la main !

— Ce qui me va aussi, murmura Hector Servadac, c’est de ne pas avoir à finir mon horrible rondeau ! »

Et les deux rivaux, qui n’avaient plus aucune raison d’être en rivalité, scellèrent, en se donnant la main, une amitié que rien ne devait jamais rompre.

Le comte Timascheff, d’accord avec son compagnon, fut aussi réservé que lui sur les événements extraordinaires dont ils avaient été témoins, et dont les plus inexplicables étaient leur départ et leur arrivée. Ce qui leur paraissait absolument inexplicable, c’est que tout était à sa place sur le littoral méditerranéen.

Décidément, mieux valait se taire.

Le lendemain, la petite colonie se séparait. Les Russes retournèrent en Russie avec le comte Timascheff et le lieutenant Procope, les Espagnols en Espagne, où la générosité du comte devait les mettre pour jamais à l’abri du besoin. Tous ces braves gens ne se quittèrent pas sans s’être prodigué les marques de la plus sincère amitié.

En ce qui concerne Isac Hakhabut, ruiné par la