Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/4

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Voilà tout d’abord les questions que le comte Timascheff s’adressa à lui-même et qu’il posa ensuite au capitaine Servadac et au lieutenant Procope. Ceux-ci ne purent lui répondre. Ces diverses hypothèses, ils les avaient envisagées, discutées pendant leur voyage de retour, mais sans parvenir à les résoudre. Et malheureusement, le seul homme qui pût vraisemblablement posséder la solution de ce problème, il était à craindre qu’ils ne l’eussent ramené qu’à l’état de cadavre ! S’il en était ainsi, il faudrait renoncer à tout espoir de jamais connaître l’avenir réservé au monde gallien !

Il fallait donc, avant toutes choses, ranimer ce corps d’astronome qui ne donnait plus aucun signe d’existence. La pharmacie de la Dobryna, bien pourvue de médicaments, ne pouvait être mieux utilisée qu’à obtenir cet important résultat. C’est ce qui fut immédiatement fait, après cette encourageante observation de Ben-Zouf :

« À l’ouvrage, mon capitaine ! On ne se figure pas combien ces savants, ça a la vie dure ! »

On commença donc à traiter le moribond, à l’extérieur, par des massages si vigoureux qu’ils eussent détérioré un vivant, et, à l’intérieur, par des cordiaux si réconfortants qu’ils auraient ressuscité un mort.

C’était Ben-Zouf, relayé par Negrete, qu’on avait chargé de l’extérieur, et l’on peut être assuré que ces deux solides masseurs firent consciencieusement leur besogne.