Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/42

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Chacun en décidera suivant son tempérament. Il faut, d’ailleurs, observer que le calcul de l’illustre astronome repose sur deux éléments qui peuvent varier à l’infini. Il exige, en effet : 1o qu’à son périhélie la comète soit plus près du soleil que la terre ; 2o que le diamètre de cette comète soit égal au quart de celui de la terre.

Et encore ne s’agit-il, dans ce calcul, que de la rencontre du noyau cométaire avec le globe terrestre. Si l’on voulait chiffrer les chances d’une rencontre avec la nébulosité, il faudrait les décupler, soit deux cent quatre-vingt-un millions contre dix ou vingt-huit millions cent mille contre un.

Mais, en restant dans les termes du premier problème, Arago ajoute :

« Admettons un moment que la comète qui viendrait heurter la terre anéantirait l’espèce humaine tout entière ; alors le danger de mort qui résulterait pour chaque individu de l’apparition d’une comète inconnue serait exactement égal à la chance qu’il courrait, s’il n’y avait dans une urne qu’une seule boule blanche sur un total de deux cent quatre-vingt-un millions de boules, et que sa condamnation à mort fût la conséquence inévitable de la sortie de cette boule blanche au premier tirage ! »

De tout ceci, il résulte donc qu’il n’y a aucune impossibilité à ce que la terre soit choquée par une comète.