Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/52

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cher de si près. On se rappelle quelles furent les hypothèses successivement admises après discussions : d’abord, changement de l’axe de rotation de la terre et modification de deux points cardinaux ; puis, fragment détaché du sphéroïde terrestre et emporté dans l’espace ; enfin comète inconnue qui, après avoir effleuré la terre, en avait enlevé quelques parcelles et les entraînait peut-être jusque dans le monde sidéral.

Le passé, on le connaissait. Le présent, on le voyait. Que serait l’avenir ? Cet original de savant, l’avait-il pressenti ? Hector Servadac et ses compagnons hésitaient à le lui demander.

Palmyrin Rosette, ayant pris son grand air de professeur, semblait maintenant attendre que les étrangers, assemblés dans la salle commune, lui fussent présentés.

Hector Servadac procéda à la cérémonie, pour ne pas indisposer le susceptible et rébarbatif astronome.

« Monsieur le comte Timascheff, dit-il en présentant son compagnon.

— Soyez le bienvenu, monsieur le comte, répondit Palmyrin Rosette, avec toute la condescendance d’un maître de maison qui se sait chez lui.

— Monsieur le professeur, dit le comte Timascheff, ce n’est pas précisément de mon plein gré que je suis venu sur votre comète, mais je ne dois pas moins vous remercier de m’y recevoir si hospitalièrement. »