Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/61

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ou celle-ci pouvait rester fixée à la terre, et, dans ces deux cas, nous n’aurions pas l’avantage de pérégriner maintenant à travers le monde solaire. »

Palmyrin Rosette disait toutes ces choses avec une telle satisfaction, qu’il n’y avait pas à tenter de le contredire. Seul, le maladroit Ben-Zouf se hasarda à émettre cette opinion, « que si, au lieu de frapper un point de l’Afrique, la comète se fût heurtée à la butte Montmartre, très-certainement cette butte eût résisté, et alors…

« Montmartre ! s’écria Palmyrin Rosette ! mais la butte Montmartre eût été réduite en poussière, comme une vulgaire taupinière qu’elle est !

— Taupinière ! s’écria à son tour Ben-Zouf, blessé au vif. Mais ma butte eût accroché votre bribe de comète au vol et s’en fût coiffée comme d’un simple képi ! »

Hector Servadac, pour couper court à cette inopportune discussion, imposa silence à Ben-Zouf, en expliquant au professeur quelles singulières idées son soldat avait sur la solidité de la butte Montmartre.

L’incident fut donc vidé, « par ordre », mais l’ordonnance ne devait jamais pardonner à Palmyrin Rosette la façon méprisante dont celui-ci avait parlé de sa butte natale !

Cependant, si Palmyrin Rosette, après le choc, avait pu continuer ses observations astronomiques, et quels en étaient les résultats en ce qui concernait l’avenir de la comète ? voilà ce qu’il était important de connaître.