Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/7

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nomes. Ce fut à lui, d’ailleurs, que l’on dut la découverte de trois des dernières planètes télescopiques, et le calcul des éléments de la trois cent vingt-cinquième comète du catalogue. Mais, ainsi qu’il a été dit, le professeur Rosette et l’élève Servadac ne s’étaient jamais retrouvés en présence l’un de l’autre avant cette rencontre fortuite sur l’îlot de Formentera. Or, après une douzaine d’années, rien de bien étonnant que le capitaine Servadac n’eût pas reconnu, surtout dans l’état où il était, son ancien professeur Palmyrin Rosette.

Lorsque Ben-Zouf et Negrete avaient retiré le savant des fourrures qui l’enveloppaient de la tête aux pieds, ils s’étaient trouvés en présence d’un petit homme de cinq pieds deux pouces, amaigri sans doute, mais naturellement maigre, très-chauve, avec un de ces beaux crânes polis qui ressemblent au gros bout d’un œuf d’autruche, point de barbe, si ce n’est un poil qui n’avait pas été rasé depuis une semaine, un nez long et busqué, servant de support à une paire de ces formidables lunettes qui, chez certains myopes, semblent faire partie intégrante de leur individu.

Ce petit homme devait être extraordinairement nerveux. On aurait pu le comparer à l’une de ces bobines Rhumkorff, dont le fil enroulé eût été un nerf long de plusieurs hectomètres, et dans laquelle le courant nerveux aurait remplacé le courant électrique avec une intensité non moins grande. En un mot, dans la