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des besoins de la colonie, la demande fût de beaucoup supérieure à l’offre. De là, une hausse certaine et un lucre non moins certain. Donc, vendre, mais attendre pour mieux vendre.

Voilà à quoi réfléchissait Isac Hakhabut dans son étroite cabine de la Hansa. En tout cas, on était débarrassé de sa méchante figure, et il ne fallait pas s’en plaindre.

Pendant ce mois d’avril, le chemin parcouru par Gallia fut de trente-neuf millions de lieues, et, le mois achevé, elle se trouvait à cent dix millions de lieues du soleil. L’orbite elliptique de la comète, comprenant ses éphémérides, avait été très-exactement dessinée par le professeur. Vingt-quatre divisions inégales étaient portées sur cette courbe et y représentaient les vingt-quatre mois de l’année gallienne. Ces divisions indiquaient le chemin parcouru mensuellement. Les douze premiers segments, marqués sur la courbe, diminuaient progressivement de longueur jusqu’au point aphélie, conformément à l’une des trois lois de Kepler ; puis, ce point passé, ils allaient s’accroissant à mesure qu’ils se rapprochaient du périhélie.

Le professeur communiqua un jour, — c’était le 12 mai, — son travail au capitaine Servadac, au comte Timascheff et au lieutenant Procope. Ceux-ci l’examinèrent avec un intérêt facile à comprendre. Toute, la trajectoire de Gallia se développait à leurs yeux, et ils pouvaient voir qu’elle s’étendait un peu au delà de