Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/93

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du massif un bloc, mesurant exactement un décimètre cube ?

— Mon mécanicien le fera sans peine, répondit le comte Timascheff, mais à une condition : c’est qu’on lui fournisse un mètre pour obtenir des mesures exactes.

— Est-ce que vous n’auriez pas plus de mètre que de peson ? » s’écria Palmyrin Rosette.

Il n’y avait aucun mètre dans le magasin général. Ben-Zouf dut faire cet aveu pénible.

« Mais, ajouta-t-il, il est très-possible qu’il s’en trouve un à bord de la Hansa.

— Partons donc ! » répondit Palmyrin Rosette, qui s’enfonça dans la grande galerie d’un pas rapide.

On le suivit. Quelques instants plus tard, Hector Servadac, le comte Timascheff, Procope et Ben-Zouf débouchaient sur les hautes roches qui dominaient le littoral. Ils descendirent jusqu’au rivage et se dirigèrent vers l’étroite crique où la Dobryna et la Hansa étaient emprisonnées dans leur croûte de glace.

Bien que la température fût extrêmement basse, — trente-cinq degrés au-dessous de zéro, — bien vêtus, bien encapuchonnés, bien serrés dans leur houppelande de fourrures, le capitaine Servadac et ses compagnons pouvaient l’affronter sans trop d’inconvénient. Si leur barbe, leurs sourcils, leurs cils se couvrirent instantanément de petits cristaux, c’est que les vapeurs de leur respiration se congelaient à l’air