Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/116

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ment, le crépitement de ces cannes dévorées par les flammes peut se comparer aux plus violentes pétarades d’un feu d’artifice.

Suivant la relation du voyageur vénitien, le Thibet est une très-grande province, qui a son langage particulier, et dont les habitants idolâtres forment une race de redoutables voleurs. Elle est traversée par un fleuve important, le Khin-cha-kiang, aux sables aurifères. On y recueille en grande quantité du corail, dont les idoles et les femmes du pays font une notable consommation. Le Thibet était alors sous la domination du grand khan.

Marco Polo, en quittant Sindafu, avait pris direction vers l’ouest. Il traversa ainsi le royaume de Gaindu et il arriva probablement à Li-kiang-fou, capitale de cette contrée qui forme aujourd’hui le pays de Si-mong. Dans cette province, il visita un beau lac qui produisait des huîtres perlières, dont la pêche était réservée à l’empereur. C’est un pays où le girofle, le gingembre, la cannelle et autres épices donnent d’abondantes récoltes.

En quittant le royaume de Gaindu, et après avoir traversé un grand fleuve, peut-être l’Irraouady, Marco Polo, revenant franchement au sud-est, pénétra dans la province de Carajan, région que forme probablement la partie nord-ouest de l’Yun-nan. Suivant lui, les habitants de cette province, presque tous cavaliers, vivraient de la chair crue des poules, des moutons, des buffles et des bœufs, ce mode d’alimentation serait général, et les