Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/136

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maximus, dont on trouve encore des œufs à Madagascar.

De cette île, Marco Polo, remontant vers le nord-ouest, vint prendre connaissance de Zanzibar et de la côte africaine. Les habitants lui parurent démesurément gros, mais forts et capables de porter la charge de quatre hommes, « ce qui n’est pas étonnant, car ils mangent bien comme cinq. » Ces indigènes étaient noirs et marchaient tout nus ; ils avaient la bouche grande, le nez retroussé, les lèvres et les yeux gros, description exacte qui s’applique encore aux naturels de cette portion de l’Afrique. Ces Africains vivent de riz, de viande, de lait, de dattes, et fabriquent leur vin avec le riz, le sucre et les épices. Ce sont de vaillants guerriers qui ne craignent point la mort ; ils combattent sur des chameaux et des éléphants, armés d’un écu de cuir, d’une épée et d’une lance, et ils excitent leurs montures en les enivrant d’un breuvage capiteux.

Au temps de Marco Polo, suivant l’observation de M. Charton, les pays compris sous la dénomination de l’Inde se divisaient en trois parts : l’Inde majeure, c’est-à-dire l’Hindoustan et tout le pays situé entre le Gange et l’Indus ; l’Inde mineure, c’est-à-dire cette contrée située au delà du Gange, et comprise depuis la côte ouest de la péninsule jusqu’à la côte de la Cochinchine ; enfin l’Inde moyenne, c’est-à-dire l’Abyssinie et les rivages arabiques jusqu’au golfe Persique.

En quittant Zanzibar, ce fut donc cette Inde moyenne dont Marco Polo, remontant vers le nord, explora le littoral, et d’abord l’Abasie ou Abyssinie, où l’on fabrique