Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/317

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Indes. Dias, Cabral, Gama avaient préparé les voies, mais Albuquerque fut le grand capitaine aux vastes conceptions, qui sut déterminer quelles étaient les villes principales dont il fallait s’emparer pour asseoir sur des basses solides et définitives la domination portugaise, Aussi, tout ce qui a trait à l’histoire de ce grand génie colonisateur est d’un intérêt de premier ordre, et nous dirons quelques mots de sa famille, de son éducation, de ses premiers exploits.

Alfonso d’Alboquerque ou d’Albuquerque naquit en 1453, à six lieues de Lisbonne, à Alhandra. Par son père, Gonçalo de Albuquerque, seigneur de Villaverde, il descendait, d’une façon illégitime, il est vrai, du roi Diniz ; par sa mère, des Menezes, les grands explorateurs. Élevé à la cour d’Alphonse V, il y reçut une éducation aussi variée, aussi étendue que l’époque le comportait. Il étudia surtout les grands écrivains de l’antiquité, ce qui se reconnaît à la grandeur et à la précision de son style, et les mathématiques, dont il sut tout ce qu’on savait de son temps. Après un séjour de plusieurs années en Afrique, dans la ville d’Arzila, tombée au pouvoir d’Alphonse V, il revint en Portugal et fut nommé grand écuyer de Jean II, dont toutes les préoccupations étaient d’étendre au delà des mers le nom et la puissance du Portugal. C’est évidemment à la fréquentation assidue du roi, imposée par les devoirs de sa charge, qu’Albuquerque dut de voir son esprit tourné vers les études géographiques et qu’il rêva aux moyens de donner à sa patrie l’empire des