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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

rent leur pardon, parce que leurs services étaient reconnus indispensables. Après cette sévère répression, Magellan put espérer que l’esprit de mutinerie était décidement dompté.

Lorsque la température devint plus clémente, les ancres furent levées ; l’escadre reprit la mer le 24 août, suivant la côte et explorant avec soin tous les golfes pour y trouver ce détroit si obstinément cherché. À la hauteur du cap Sainte-Croix, un des navires, le Santiago, se perdit sur des rochers pendant une violente rafale qui soufflait de l’est. Par bonheur, on put sauver les hommes et les marchandises, sans compter qu’on parvint à enlever du bâtiment naufragé les agrès et les apparaux qu’on répartit sur les quatre vaisseaux restants.

Enfin, le 21 octobre suivant Pigafetta, le 27 novembre d’après Maximilien Transylvain, la flottille pénétra par un étroit goulet dans un golfe au fond duquel s’ouvrait un détroit, qui, comme on s’en aperçut bientôt, débouchait dans la mer du Sud. On l’appela tout d’abord le détroit des Onze mille Vierges, parce que ce jour leur était consacré. De chaque côté de ce détroit se dressaient des terres élevées et couvertes de neige sur lesquelles on aperçut de nombreux feux, surtout à gauche, mais sans qu’on pût entrer en communication avec les indigènes. Les détails qui nous sont donnés par Pigafetta et par Martin Transylvain sur la disposition topographique et l’hydrographie du détroit, sont assez vagues, et nous aurons d’ailleurs à y revenir, lorsque nous par-