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MISSIONNAIRES ET COLONS

étaient descendus à terre pour faire de l’eau, un nègre échappa seul aux coups des indigènes, qui avaient vu avec un extrême déplaisir l’enlèvement d’un des leurs par les Espagnols. Le châtiment fut terrible. Vingt hommes furent tués et nombre de maisons incendiées. Puis, Mendana visita plusieurs îles de l’archipel de Salomon, entre autres les Trois-Maries et San-Juan. Dans cette dernière, tandis que l’on radoubait et calfatait les navires, plusieurs rixes eurent lieu avec les naturels, auxquels on fit quelques prisonniers. Après cette relâche accidentée, Mendana reprit la mer, visita les îles San-Christoval, Santa-Catalina et Santa-Anna. Mais, à ce moment, le nombre des malades étant considérable, les vivres, les munitions, à peu près épuisés, les agrès pourris, on reprit la route du Pérou. La séparation du vaisseau amiral, la découverte d’un certain nombre d’îles, qu’il est difficile d’identifier, et probablement des îles Sandwich, de violentes tempêtes, pendant lesquelles les voiles furent emportées, les maladies causées par l’insuffisance et la putréfaction de l’eau et du biscuit, signalèrent ce long et pénible voyage de retour, qui prit fin au port de Colima, en Californie, après cinq mois de navigation.

Le récit de Mendana n’excita pas d’enthousiasme, malgré le nom de Salomon qu’il donna à l’archipel par lui découvert, pour faire croire que de là venaient les trésors du roi des Juifs. Les récits merveilleux n’avaient plus de prise sur ces hommes gorgés des richesses du Pérou. Il leur fallait des preuves ; la plus petite pépite