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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

une terre qu’il pense être le commencement de la Nouvelle-Guinée. « Toute cette terre est terre de Nouvelle-Guinée, dit Torrès, elle est peuplée par des Indiens qui ne sont pas très-blancs, et qui vont nus, quoique leur ceinture soit couverte d’écorces d’arbres...... Ils combattent avec des javelines, des boucliers et certaines massues de pierre, le tout orné de beaucoup de belles plumes. Le long de cette terre sont d’autres îles habitées. Il y a sur toute la côte de nombreux et vastes ports avec de très-larges rivières et beaucoup de plaines. En dehors de ces îles s’étendent récifs et bas-fonds ; les îles sont entre ces dangers et la terre ferme, et un chenal court au milieu. Nous prîmes possession de ces ports au nom de Votre Majesté… Ayant couru trois cents lieues sur cette côte, et vu décroître notre latitude de deux degrés et demi, jusqu’à nous trouver par neuf degrés, en ce point a commencé un banc de trois à neuf brasses qui longeait la côte par sept degrés et demi. Ne pouvant aller plus loin à cause des basses nombreuses et des puissants courants que nous rencontrions, nous nous décidâmes à tourner notre course au sud-ouest par le chenal profond dont il a été parlé jusque vers le onzième degré. Il y a là, d’un bout à l’autre, un archipel d’îles innombrables, par lequel je passai. À la fin du onzième degré, le fond devient plus bas. Il y avait là de très-grandes îles, et il en paraissait davantage vers le sud ; elles étaient habitées par un peuple noir, très-robuste et tout nu, ayant pour armes de longues