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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

nombre de naturels, et remontèrent dans le nord-ouest jusqu’à 64°. Le 10 juillet, la terre était à tribord et la marée venait du nord ; ils en conçurent un tel espoir pour l’existence du passage cherché, qu’ils donnèrent au cap découvert en cet endroit le nom de Confort. C’était vraisemblablement le cap Walsingham, car ils constatèrent, après l’avoir doublé, que la terre tournait au nord-est et à l’est. C’est à l’entrée du détroit de Davis que s’arrêtèrent leurs découvertes pendant cette année. Ils étaient de retour à Plymouth le 9 septembre, sans avoir perdu un seul homme.

Si grandes étaient les espérances conçues par Byleth et par Baffin. qu’ils obtinrent de reprendre la mer sur le même bâtiment l’année suivante. Le 14 mai 1616, après une navigation qui n’eut rien de remarquable, les deux capitaines pénétrèrent dans le détroit de Davis, reconnurent le cap Espérance de Sanderson, point extrême atteint autrefois par Davis, et remontèrent jusqu’à 72° 40, à l’île des Femmes, ainsi nommée parce qu’on y rencontra quelques Esquimaudes. Le 12 juin, Byleth et Baffin furent forcés par les glaces d’entrer dans une baie de la côte. Des Esquimaux leur apportèrent beaucoup de cornes, sans doute des défenses de morses, ou des cornes de bœufs musqués ; ce qui fit appeler cette entrée Horn sound (détroit des cornes). Après une station de quelques jours en cet endroit, il fut possible de reprendre la mer. À partir de 75° 40, on rencontra une immense étendue d’eau libre de glaces, et l’on pénétra, sans grands dangers, jusqu’au delà du