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LA GRANDE FLIBUSTE

78e degré de latitude, à l’entrée du détroit qui prolongeait au nord l’immense baie qu’on venait de parcourir, et qui reçut le nom de Baffin. Faisant alors route à l’ouest, puis au sud-ouest, Byleth et Baffin découvrirent les îles Carey, le détroit de Jones, l’île Cobourg et le détroit de Lancastre. Enfin, ils descendirent toute la rive occidentale de la baie de Baffin jusqu’à la terre de Cumberland. Désespérant alors de pouvoir pousser plus loin ses découvertes, Byleth, qui comptait dans son équipage un grand nombre de scorbutiques, se vit forcé de regagner les côtes d’Angleterre, où il débarqua à Douvres, le 30 août.

Si cette expédition se terminait encore par un échec, en ce sens qu’on n’avait pas trouvé le passage du nord-ouest, les résultats obtenus étaient cependant considérables. Byleth et Baffin avaient prodigieusement reculé les bornes des mers connues dans les parages du Groenland. Le capitaine et le pilote, comme ils l’écrivirent au directeur de la Compagnie, assuraient que la baie par eux visitée était un excellent lieu de pêche, où se jouaient des milliers de baleines, de phoques et de walrus. L’événement ne devait pas tarder à leur donner amplement raison.

Redescendons maintenant sur la côte d’Amérique, jusqu’au Canada, et voyons les événements qui s’y étaient passés depuis Jacques Cartier. Ce dernier, on se le rappelle, avait fait un essai de colonisation, qui n’avait pas produit de résultats importants. Cependant, quelques Français étaient restés dans le pays, s’y étaient