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GRANDS VOYAGES ET GRANDS VOYAGEURS

l’espoir qu’il aurait facilement raison d’un empire si divisé.

À mesure qu’ils descendaient des montagnes de Chalco, la vallée de Mexico, son lac immense, profondément découpé et entouré de grandes villes, cette capitale bâtie sur pilotis, ces champs si bien cultivés, tout cela se déroulait devant les yeux émerveillés des Espagnols.

Sans s’inquiéter des perpétuelles tergiversations de Montézuma, qui ne sut jusqu’au dernier moment s’il recevrait les Espagnols en amis ou en ennemis, Cortès s’engagea sur la chaussée qui conduit à Mexico au travers du lac. Déjà, il n’était plus qu’à un mille de la ville, lorsque des Indiens, qu’à leur costume magnifique on reconnaissait pour de hauts personnages, vinrent le saluer et lui annoncer la venue de l’empereur.

Montézuma parut bientôt, porté sur les épaules de ses favoris dans une sorte de litière ornée d’or et de plumes ; en même temps qu’un dais magnifique le protégeait contre l’ardeur du soleil.

À mesure qu’il avançait, les Indiens se prosternaient devant lui et se cachaient la tête, comme s’ils eussent été indignes de le contempler. Cette première entrevue fut cordiale, et Montézuma conduisit lui-même ses hôtes dans le quartier qu’il leur avait préparé. C’était un vaste palais, environné d’une muraille de pierre et défendu par des tours élevées. Cortès prit aussitôt ses dispositions de défense et fit braquer ses canons sur les avenues qui y conduisaient.