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LES CONQUISTADORES DE L’AMÉRIQUE CENTRALE

le long de la côte, qui prendrait le nom de Nouvelle-Castille et dont le gouvernement lui appartiendrait, concessions qui ne coûtaient rien à l’Espagne, car c’était à lui de les conquérir. De son côté, il s’engageait à lever deux cent cinquante hommes, à se pourvoir de vaisseaux, d’armes et de munitions. Pizarre se rendit ensuite à Truxillo, où il détermina ses frères Fernand, Jean et Gonzalo à le suivre, ainsi qu’un de ses frères d’un autre lit nommé Martin d’Alcantara. Il profita de son séjour dans sa ville natale, à Caceres et dans toute l’Estramadure, pour essayer de faire des recrues, qui ne se présentèrent pas en foule cependant, malgré le titre de Caballeros de la Espada dorada qu’il promettait à ceux qui voudraient servir sous ses ordres. Puis, il revint à Panama, où les choses ne se passèrent pas aussi facilement qu’il l’espérait. Il avait bien réussi à faire nommer de Luque évêque protector de los Indios ; mais, pour Almagro, dont il redoutait l’ambition et dont il connaissait les talents, il n’avait demandé que la noblesse et une gratification de cinq cents ducats avec le gouvernement d’une forteresse à élever à Tumbez. Almagro, qui avait dépensé tout ce qu’il possédait dans les voyages préliminaires, peu satisfait de la maigre part qui lui était faite, refusa de participer à la nouvelle expédition, et voulut en organiser une à son compte. Il fallut toute l’adresse de Pizarre, aidée de la promesse que celui-ci lui fit de lui céder la charge d’adelantado, pour l’apaiser et le faire consentir à renouveler l’ancienne association.