trisait plus. Mais regardez donc la fumée du latakié, qui s’échappe de mes lèvres !
— Et vous, riposta Kéraban, la fumée du tombéki, que je rejette comme un nuage odorant ! »
Et tous deux tiraient sur leurs bouts d’ambre à en perdre haleine ! Et tous deux s’envoyaient cette fumée au visage !
« Mais sentez donc, disait l’un, l’odeur de mon tabac !
— Sentez donc, répétait l’autre, l’odeur du mien !
— Je vous forcerai bien d’avouer, dit enfin Van Mitten, qu’en fait de tabac, vous n’y connaissez rien !
— Et vous, répliqua Kéraban, que vous êtes au-dessous du dernier des fumeurs ! »
Tous deux parlèrent si haut alors, sous l’impression de la colère, qu’on les entendait du dehors. Très certainement, ils en étaient arrivés à ce point que de grosses injures allaient éclater entre eux, comme des obus sur un champ de bataille…
Mais, à ce moment, Ahmet parut. Bruno et Nizib, attirés par le bruit, le suivaient. Tous trois s’arrêtèrent sur le seuil de la gloriette.
« Tiens ! s’écria Ahmet, en éclatant de rire, mon oncle Kéraban qui fume le narghilé de monsieur