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KÉRABAN-LE-TÊTU.

taine de la Guïdare, tandis que quelques passants, plus nombreux mais toujours silencieux, allaient et venaient au fond de la place.

« Je n’ai pas l’habitude d’attendre, Yarhud ! dit Scarpante d’un ton auquel le Maltais ne pouvait se méprendre.

— Que Scarpante me pardonne, répondit Yarhud, mais j’ai fait toute la diligence possible pour être exact à ce rendez-vous.

— Tu arrives à l’instant ?

— À l’instant, par le chemin de fer de Ianboli à Andrinople, et, sans un retard du train…

— Quand as-tu quitté Odessa ?

— Avant-hier.

— Et ton navire ?

— Il m’attend à Odessa, dans le port.

— Ton équipage, tu en es sûr ?

— Absolument sûr ! Des Maltais, comme moi, dévoués à qui les paye généreusement.

— Ils t’obéiront ?…

— En cela, comme en tout.

— Bien ! Quelles nouvelles m’apportes-tu, Yarhud ?

— Des nouvelles à la fois bonnes et mauvaises, répondit le capitaine, en baissant un peu la voix.