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KÉRABAN-LE-TÊTU.

ban, oui ! des millions, s’il le faut ! Avez-vous fini vos objections ?

— Oui ! répondit le Hollandais.

— Il était temps ! »

Ces derniers mots furent dits d’un ton tel que Van Mitten prit le parti de se taire.

Toutefois, il fit observer à son impérieux hôte, qu’un tel voyage nécessiterait des dépenses assez considérables ; qu’il attendait de Rotterdam une somme très importante, dont il comptait faire le dépôt à la banque de Constantinople ; que, momentanément, il n’avait plus d’argent, et que…

À cela, le seigneur Kéraban lui ferma la bouche, en lui disant que toutes les dépenses de ce voyage le regardaient ; que Van Mitten était son invité ; que le riche négociant du quartier de Galata n’avait pas l’habitude de faire payer à ses hôtes, et que… etc.

Sur cet et cætera, le Hollandais se tut et fit bien.

Si le seigneur Kéraban n’eût pas été possesseur d’une antique voiture de fabrication anglaise, qu’il avait déjà mise à l’épreuve, il aurait été réduit, pour ce long et difficile parcours, à l’araba turque, attelée le plus souvent avec des bœufs. Mais la vieille