Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

107
KÉRABAN-LE-TÊTU.

même m’appeler ton père. Est-ce qu’Ahmet n’est pas mon fils ?

— Il l’est tellement, oncle Kéraban, dit Ahmet, qu’il vient vous donner un ordre, comme c’est le droit d’un fils envers son père !

— Et quel ordre ?

— Celui de partir à l’instant. Les chevaux sont prêts, et il faut que ce soir nous soyons à Trébizonde.

— Et nous y serons, s’écria Kéraban, et nous en repartirons le lendemain au soleil levant ! – Eh bien ! ami Van Mitten, il était donc écrit que vous verriez un jour Trébizonde !

— Oui ! Trébizonde !… Quel magnifique nom de ville ! répondit le Hollandais, Trébizonde et sa colline, où les Dix Mille célébrèrent des jeux et des combats gymniques sous la présidence de Dracontius, si j’en crois mon guide, qui me paraît fort bien rédigé ! En vérité, ami Kéraban, il ne me déplaît point de voir Trébizonde !

— Eh bien, de ce voyage, ami Van Mitten, avouez qu’il vous restera de fameux souvenirs !

— Ils auraient pu être plus complets !

— En somme, vous n’aurez pas eu lieu de vous plaindre !