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KÉRABAN-LE-TÊTU.

« Yarhud !

— Enfin, te voilà ! lui dit assez brutalement le seigneur Saffar, en marchant vers lui.

— Oui, seigneur Saffar, répondit le capitaine qui s’inclina respectueusement, oui !… me voilà… enfin !

— Et la fille du banquier Sélim ? demanda Saffar. Est-ce que tu n’as pu réussir à Odessa ?…

— La fille du banquier Sélim, répondit Yarhud, a été enlevée par moi, il y a environ six semaines, peu après le départ de son fiancé Ahmet, forcé de suivre son oncle dans un voyage autour de la mer Noire. J’ai immédiatement fait voile pour Trébizonde ; mais, avec ces temps d’équinoxe, ma tartane a été repoussée dans l’est, et, malgré tous mes efforts, elle est venue faire côte sur les roches d’Atina, où a péri tout mon équipage.

— Tout ton équipage !… s’écria Scarpante.

— Oui !

— Et Amasia ?… demanda vivement Saffar, que la perte de la Guïdare semblait peu toucher.

— Elle est sauvée, répondit Yarhud, sauvée avec la jeune suivante que j’avais dû enlever en même temps qu’elle !

— Mais si elle est sauvée… demanda Scarpante.