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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Où est-elle ? s’écria Saffar.

— Seigneur, répondit le capitaine maltais, la fatalité est contre moi, ou plutôt contre vous !

— Mais parle donc, répliqua Saffar, dont toute l’attitude était pleine de menaces.

— La fille du banquier Sélim, répondit Yarhud, a été sauvée par son fiancé Ahmet, que le plus regrettable hasard venait d’amener sur le théâtre du naufrage !

— Sauvée… par lui ?… s’écria Scarpante.

— Et, en ce moment ?… demanda Saffar.

— En ce moment, cette jeune fille, sous la protection d’Ahmet, de l’oncle d’Ahmet et des quelques personnes qui les accompagnent, se dirige vers Trébizonde. De là, tous doivent gagner Scutari pour la célébration du mariage, qui doit être faite avant la fin de ce mois !

— Maladroit ! s’écria le seigneur Saffar. Avoir laissé échapper Amasia au lieu de la sauver toi-même !

— Je l’eusse fait au péril de ma vie, seigneur Saffar, répondit Yarhud, et elle serait en ce moment dans votre palais, à Trébizonde, si cet Ahmet ne se fût trouvé là au moment où sombrait la Guïdare !