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KÉRABAN-LE-TÊTU.

il avait vraiment l’air terrible. Aussi maître Kidros ne lui parlait-il qu’avec une extrême déférence, dans l’attitude d’un homme qui serait obligé de faire des grâces devant la bouche d’un canon chargé à mitraille.

« Oui, seigneur Yanar, disait alors Kidros en soulignant chacune de ses paroles par les gestes les plus confirmatifs, je vous répète que le juge va arriver ici, ce soir même, et que, demain matin, dès l’aube, il procédera à son enquête.

— Maître Kidros, répondit Yanar, vous êtes le maître de ce caravansérail, et qu’Allah vous étrangle, si vous ne tenez pas la main à ce que les voyageurs soient en sûreté ici !

— Certes, seigneur Yanar, certes !

— Eh bien, la nuit dernière, des malfaiteurs, voleurs ou autres, ont pénétré… ont eu l’audace de pénétrer dans la chambre de ma sœur, la noble Saraboul ! »

Et Yanar montrait une des portes ouvertes dans le mur qui fermait la cour à droite.

« Les coquins ! cria Kidros.

— Et nous ne quitterons pas le caravansérail, reprit Yanar, qu’ils n’aient été découverts, arrêtés, jugés et pendus ! »