Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

171
KÉRABAN-LE-TÊTU.

J’ai voulu rappeler à votre père qu’il eût soin de se trouver à Scutari pour notre arrivée, et même avant, afin de faire toutes les démarches nécessaires pour que notre mariage n’éprouve aucun retard ! »

La vérité est qu’Ahmet, redoutant toujours de nouvelles tentatives d’enlèvement, au cas où les complices de Yarhud eussent appris ce qui s’était passé après le naufrage de la Guïdare, marquait au banquier Sélim que tout danger n’était peut-être pas écarté encore ; mais, ne voulant pas inquiéter Amasia pendant le reste du voyage, il se garda bien de lui dire quelles étaient ses appréhensions, — appréhensions vagues, au surplus, et qui ne reposaient que sur des pressentiments.

Amasia remercia Ahmet du soin qu’il avait pris de rassurer son père par dépêche, — dût-il encourir, pour avoir usé du fil télégraphique, les malédictions de l’oncle Kéraban.

Et, pendant ce temps, que devenait l’ami Van Mitten ?

L’ami Van Mitten, devenait, un peu malgré lui, l’heureux fiancé de la noble Saraboul et le piteux beau frère du seigneur Yanar !

Comment eût-il pu résister ? D’une part, Kéra-