Page:Verne - Kéraban-le-Têtu, Hetzel, 1883, tome 2.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

176
KÉRABAN-LE-TÊTU.

nel des seigneurs de Mossoul et de Chehrezour.

Un instant, seulement, Bruno put se glisser jusqu’à lui et répéter d’un voix sinistre :

« Prenez garde, mon maître, prenez garde ! Vous risquez gros jeu en tout ceci !

— Eh ! puis-je faire autrement, Bruno ? répondit Van Mitten d’un ton résigné. En tout cas, si c’est une sottise, elle tire mes amis d’embarras, et les suites n’en seront point graves !

— Hum ! fit Bruno en hochant la tête, se marier, mon maître, c’est se marier, et… »

Et, comme, sur ce mot, on appela le Hollandais, nul ne saura jamais de quelle façon le fidèle serviteur aurait achevé cette phrase véritablement comminatoire !

Il était midi, au moment où le seigneur Yanar et autres Kurdes de grande mine vinrent chercher le futur qu’ils ne devaient plus quitter jusqu’à la fin de la cérémonie.

Et alors, ce nœud des fiançailles fut noué en grand appareil. Pendant cette opération, il n’y eut pas même à critiquer la tenue des deux conjoints, Van Mitten ne laissant rien paraître d’une certaine inquiétude qui le dominait, la noble Saraboul fière d’enchaîner un homme du nord de