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KÉRABAN-LE-TÊTU.

devait en être quitte pour un plongeon dont il se retirerait sans grand mal.

Mais, de même que Blondin avait accompli sa traversée du Niagara en portant un très confiant ami sur ses épaules, de même Storchi allait suivre cette route aérienne avec un de ses confrères en gymnastique. Seulement, s’il ne le portait pas sur son dos, il allait le véhiculer dans une brouette, dont la roue, creusée en gorge à sa jante, devait mordre plus solidement tout le long de la corde tendue.

On en conviendra, c’était là un curieux spectacle : treize cents mètres au lieu des neuf cents pieds du Niagara ! Chemin long et propice à plus d’une chute !

Cependant, Storchi avait paru sur la première partie de la corde, qui réunissait la rive asiatique à la Tour de la Vierge. Il poussait son compagnon devant lui, dans la brouette, et il arriva, sans accidents, au phare placé au sommet de Keuz-Koulessi.

De nombreux hurrahs saluèrent ce premier succès.

On vit alors le gymnaste redescendre adroitement la corde qui, si fortement qu’on l’eût tendue,