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KÉRABAN-LE-TÊTU.

— Soit !… Je ne veux pas discuter…

— Je ne vous aurais pas laissé dépenser une seule livre, répondit Kéraban, non pas même une !

— Je vous en suis fort reconnaissant, répondit Van Mitten, mais aujourd’hui, il ne me reste pas un seul para, et je vous serai obligé de…

— Je n’ai point d’argent à vous prêter, répondit sèchement Kéraban, et il ne me reste, à moi, que ce qu’il faut pour achever ce voyage !

— Cependant… vous me donnerez bien ?…

— Rien, vous dis-je !

— Comment ?… fit Bruno.

— Bruno se permet de parler, je crois !… dit Kéraban d’un ton plein de menaces.

— Sans doute, répliqua Bruno.

— Tais-toi, Bruno, » dit Van Mitten, qui ne voulait pas que cette intervention de son serviteur pût envenimer le débat.

Bruno se tut.

« Mon cher Kéraban, reprit Van Mitten, il ne s’agit, après tout, que d’une somme relativement minime, qui me permettra de demeurer quelques jours à Trébizonde…

— Minime ou non, monsieur, dit Kéraban, n’attendez absolument rien de moi !