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où le fusil de tartelett fait merveille.

XVII

dans lequel le fusil du professeur tartelett fait véritablement merveille.


Mais alors une exclamation échappa à Godfrey, qui fit bondir le professeur. On n’en pouvait plus douter, les sauvages devaient savoir que l’île était occupée par des êtres humains, puisque le pavillon, hissé jusqu’alors à l’extrémité du cap, emporté par eux, ne flottait plus en berne au mât de Flag-Point !

Le moment était donc venu de mettre à exécution le parti projeté : aller en reconnaissance, afin de voir si les naturels étaient encore dans l’île et ce qu’ils y faisaient.

« Partons, dit-il à son compagnon.

— Partir ! mais… répondit Tartelett.

— Aimez-vous mieux rester ici ?

— Avec vous, Godfrey… oui !

— Non… seul !

— Seul !… jamais !…

— Venez donc ! »

Tartelett, comprenant bien que rien ne ferait revenir Godfrey sur sa décision, se décida à raccompagner. Demeurer seul à Will-Tree, il n’en aurait pas eu le courage.

Avant de sortir, Godfrey s’assura que ses armes étaient en état. Les deux fusils furent chargés à balle, et l’un d’eux passa dans la main du professeur, qui parut aussi embarrassé de cet engin que l’eût été un naturel des Pomotou. En outre, il dut suspendre un des couteaux de chasse à sa ceinture, à laquelle était déjà attachée la cartouchière. La pensée lui était bien venue d’emporter aussi sa pochette, — s’imaginant peut-être que des sauvages