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campagne dans l’archipel.

également d’origine corfiote, anglaise ou française, et un second. Celui-ci, le capitaine Todros, c’était un vieux routier de l’Archipel, très pratique de ces mers, dont la corvette devait parcourir les parages les plus reculés. Pas une île qui ne lui fût connue en toutes ses baies, golfes, anses et criques. Pas un îlot, dont la situation n’eût déjà été relevée par lui dans ses précédentes campagnes. Pas un brassiage, dont la valeur ne fût cotée dans sa tête, avec autant de précision que sur ses cartes.

Cet officier, âgé d’une cinquantaine d’années, Grec originaire d’Hydra, ayant déjà servi sous les ordres des Canaris et des Tomasis, devait être un précieux auxiliaire pour le commandant de la Syphanta.

Tout ce début de la croisière dans l’Archipel, la corvette l’avait fait sous les ordres du capitaine Stradena. Les premières semaines de navigation furent assez heureuses, ainsi qu’il a été dit. Bâtiments détruits, prises importantes, c’était là bien commencer. Mais la campagne ne se fit pas sans des pertes très sensibles au détriment de l’équipage et du corps des officiers. Si, pendant assez longtemps, on fut sans nouvelles de la Syphanta, c’est que, le 27 février, elle avait eu un combat à soutenir contre une flottille de pirates, au large de Lemnos.

Ce combat avait non seulement coûté une quaran-