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signaux sans réponse.

s’y maintinrent avec une résistance opiniâtre, en même temps qu’ils se retranchaient dans celle de Carystos. Puis, renforcés des troupes du pacha Joussouf, ils se répandirent à travers l’île et se livrèrent à leurs massacres habituels, jusqu’au moment où un chef grec, Diamantis, parvint à les arrêter en septembre 1823. Ayant attaqué les soldats ottomans par surprise, il en tua le plus grand nombre et obligea les fuyards à repasser le détroit pour se réfugier en Thessalie.

Mais en fin de compte, l’avantage resta aux Turcs, qui avaient le nombre pour eux. Après une vaine tentative du colonel Fabvier et du chef d’escadron Regnaud de Saint-Jean d’Angély, en 1826, ils demeurèrent définitivement maîtres de l’île entière.

Ils y étaient encore, au moment où la Syphanta passa en vue des côtes de Négrepont. De son bord, Henry d’Albaret put revoir ce théâtre d’une sanglante lutte, à laquelle il avait pris personnellement part. On ne s’y battait plus alors, et, après la reconnaissance du nouveau royaume, l’île d’Eubée, avec ses soixante mille habitants, allait former une des nomarchies de la Grèce.

Quelque danger qu’il y eût à faire la police de cette mer, presque sous les canons turcs, la corvette n’en continua pas moins sa croisière, et elle détruisit