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Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/220

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LE CRIME DE TIJUCO.

que de nouvelles instructions fussent envoyées du ministère au juge de droit, et nul doute qu’elles n’ordonnassent l’élargissement immédiat du prisonnier.

C’était quelques jours à passer encore à Manao ; puis, Joam Dacosta et les siens, libres de toute contrainte, dégagés de toute inquiétude, prendraient congé de leur hôte, se rembarqueraient, et continueraient à descendre l’Amazone jusqu’au Para, où le voyage devait se terminer par la double union de Minha et de Manoel, de Lina et de Fragoso, conformément au programme arrêté avant le départ.

Quatre jours après, le 4 septembre, arrivait l’ordre de mise en liberté. Le document avait été reconnu authentique. L’écriture en était bien celle de cet Ortega, l’ancien employé du district diamantin, et il n’était pas douteux que l’aveu de son crime, avec les plus minutieux détails qu’il en donnait, n’eût été entièrement écrit de sa main.

L’innocence du condamné de Villa-Rica était enfin admise. La réhabilitation de Joam Dacosta était judiciairement reconnue.

Le jour même, le juge Jarriquez dînait avec la famille à bord de la jangada, et, le soir venu, toutes les mains pressaient les siennes. Ce furent de touchants adieux ; mais ils comportaient l’engagement