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LE PILOTE DU DANUBE.

eh ! monsieur Brusch, l’affaire ne me paraît pas si mauvaise !

— J’en arrive à le croire », reconnut le pêcheur.

Un quart d’heure plus tard, tous deux dormaient l’un près de l’autre, et, au soleil levant, l’embarcation était déjà à cinq kilomètres de Ratisbonne.

En aval de cette ville, les rives du Danube présentent des aspects très différents. Sur la droite se succèdent à perte de vue de fertiles plaines, une riche et productive campagne, où ne manquent ni les fermes, ni les villages, tandis que, sur la gauche, se massent des forêts profondes et s’étagent des collines qui vont se souder au Bohmerwald.

En passant, M. Jaeger et Ilia Brusch purent apercevoir, au-dessus de la bourgade de Donaustauf, le Palais d’été des Princes de Tour et Taxis, et le vieux château épiscopal de Ratisbonne, puis, au delà, sur le Savaltorberg, le Walhalla, ou « Séjour des élus », sorte de Parthénon égaré sous le ciel bavarois, qui n’est point celui de l’Attique, et dont la construction est due au roi Louis. À l’intérieur, c’est un musée, où figurent les bustes des héros de la Germanie, musée moins admirable que les belles dispositions architecturales de l’extérieur. Si le Walhalla ne vaut pas, en effet, le Parthénon d’Athènes, il l’emporte sur celui dont les Écossais ont décoré une des collines d’Édimbourg, la « vieille enfumée ».