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LE PILOTE DU DANUBE.

Mais les malfaiteurs en question ne se contentent pas de voler. Ils assassinent au besoin. Pendant ces dix-huit mois, on leur attribue au moins dix meurtres dont les auteurs sont demeurés inconnus. Le dernier de ces meurtres, précisément, a été accompli à moins de cinquante kilomètres d’ici.

— Je comprends maintenant vos inquiétudes, dit Ilia Brusch. Peut-être même les aurais-je partagées, si j’avais été mieux renseigné. À l’avenir, nous nous arrêterons, le soir, autant que possible à proximité d’un village ou d’une ville, à commencer par notre halte d’aujourd’hui, que nous ferons à Gran.

— Oh ! approuva M. Jaeger, là nous serons tranquilles. Gran est une ville importante.

— Je suis d’autant plus satisfait, continua Ilia Brusch, que vous vous y trouviez en sûreté, que je compte vous laisser seul la nuit prochaine.

— Vous avez l’intention de vous absenter ?

— Oui, monsieur Jaeger, mais quelques heures seulement. De Gran, où j’espère bien arriver de bonne heure, je voudrais pousser une pointe jusqu’à Szalka, qui n’en est pas fort éloigné. C’est là que j’habite, comme vous le savez. Je serai, d’ailleurs, de retour avant l’aube, et notre départ, demain matin, n’en sera nullement retardé.

— À votre aise, monsieur Brusch, conclut M. Jaeger. Je conçois que vous ayez le