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LE PILOTE DU DANUBE.

pas, en entendant le nom de ce Hongrois inconnu des membres de la Ligue Danubienne, dans laquelle il n’était entré que tout récemment.

Le lauréat n’ayant pas cru devoir se présenter pour toucher la prime de cent florins, le Président Miclesco passa sans plus tarder à la liste des vainqueurs dans la catégorie du poids. Les primés furent des Roumains, des Slaves et des Autrichiens. Lorsque le nom auquel était attribué le second prix fut prononcé, ce nom fut applaudi comme l’avait été celui de l’Allemand Weber. M. Ivetozar, l’un des assesseurs, triomphait avec un chevesne de trois livres et demie, qui eût assurément échappé à un pêcheur possédant moins d’adresse et de sang-froid. C’était l’un des membres les plus en vue, les plus actifs, les plus dévoués de la Société, et c’est lui qui, à cette époque, avait remporté le plus grand nombre de récompenses. Aussi fut-il salué par d’unanimes applaudissements.

Il ne restait plus qu’à décerner le premier prix de cette catégorie, et les cœurs palpitaient en attendant le nom du lauréat.

Quel ne fut pas l’étonnement, plus que l’étonnement, quelle ne fut pas la stupéfaction générale, lorsque le Président Miclesco, d’une voix dont il ne pouvait modérer le tremblement, laissa tomber ces mots :

« Premier au poids pour un brochet de dix-sept livres, le Hongrois Ilia Brusch ! »

Un grand silence se fit dans l’assistance.