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ENTRE CIEL ET TERRE.

ouvertures : la porte d’un côté, la fenêtre de l’autre. Derrière trois de ces murs, d’autres cachots, d’autres prisons ; derrière la fenêtre seulement, l’espace et la liberté.

L’enseuillement de cette fenêtre, dont le linteau atteignait le plafond, dépassait un mètre cinquante, et sa partie inférieure, ce qu’on eût nommé l’appui pour une ouverture ordinaire, était inaccessible, une rangée de gros barreaux scellés dans l’épaisseur du cadre en interdisant l’approche. D’ailleurs, cette difficulté vaincue, il en serait resté une autre. Au dehors, une sorte de hotte, dont les côtés venaient s’appliquer de part et d’autre de la fenêtre, arrêtait tout regard vers l’extérieur et ne laissait de visible qu’un étroit rectangle de ciel. Non pas même pour fuir, mais pour être seulement en état d’en chercher le moyen, il fallait donc tout d’abord forcer l’obstacle de la grille, puis se hisser à force de bras au sommet de cette hotte, de manière à pouvoir reconnaître les alentours.

À en juger par les escaliers descendus lors des convocations de M. Izar Rona, Serge Ladko s’estimait enfermé au quatrième étage de la prison. Douze à quatorze mètres à tout le moins devaient donc le séparer du sol. Serait-il possible de les franchir ? Impatient d’être renseigné à cet égard, il résolut de se mettre à l’œuvre sur-le-champ.

Au préalable, cependant, il convenait de se procurer un instrument de travail. On