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LE PILOTE DU DANUBE.

tres environ le séparaient du sol. Cette distance n’était pas telle qu’il fût impossible de la franchir, pourvu que l’on possédât une corde de longueur suffisante. Mais arriver jusqu’au sol n’était que la difficulté la moins grave, et, cette difficulté fût-elle vaincue, le problème n’en serait pas pour cela plus près d’être résolu.

Ainsi que Serge Ladko put le constater, la prison était, en effet, ceinturée par un chemin de ronde, que limitait, à la périphérie, un mur d’environ huit mètres d’élévation, au delà duquel apparaissaient des toits de maisons. Après être descendu, il faudrait donc passer par-dessus cette muraille, ce qui, dès l’abord, semblait impraticable.

À en juger par l’éloignement des maisons, une rue entourait probablement la prison. Une fois dans cette rue, un fugitif pouvait se considérer comme sauvé. Mais le moyen existait-il d’y arriver sain et sauf ?

Serge Ladko, en quête d’un expédient, commença par examiner attentivement ce qu’il pouvait découvrir sur la gauche. S’il n’y trouva pas la solution qu’il cherchait, ce qu’il aperçut fit battre son cœur d’émotion. Dans cette direction, il voyait le Danube, dont d’innombrables bateaux de toutes tailles sillonnaient les eaux jaunes. Les uns suivaient ou remontaient le courant, d’autres tendaient la corde de leur ancre ou l’amarre qui les retenait au quai.