Page:Verne - Le Sphinx des Glaces, 1897.djvu/88

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Au milieu de cet enténèbrement effroyable passaient des bandes d’oiseaux gigantesques, d’une blancheur livide, poussant leur éternel tékéli-li, et c’est alors que le sauvage, aux suprêmes affres de l’épouvante, exhala son dernier soupir.

Et soudain, pris d’une folie de vitesse, le canot se précipite dans les étreintes de la cataracte, où un gouffre s’entrouvre comme pour l’y aspirer… Mais voici qu’en travers se dresse une figure humaine voilée, de proportion beaucoup plus vaste que celle d’aucun habitant de la terre… Et la couleur de la peau de l’homme était la blancheur parfaite de la neige…

Tel est ce bizarre roman, enfanté par le génie ultra-humain du plus grand poète du Nouveau Monde. C’est ainsi qu’il se termine… ou plutôt qu’il ne se termine pas. À mon avis, dans l’impuissance d’imaginer un dénouement à de si extraordinaires aventures, on comprend qu’Edgar Poe ait interrompu leur récit par la mort « soudaine et déplorable de son héros », tout en laissant espérer que si l’on retrouve jamais les deux ou trois chapitres qui manquent, ils seront livrés au public.