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Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/202

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la cinquième partenaire.

— Espérons, mademoiselle Wag, reprit le gentleman, que le second coup de dés sera aussi heureux pour vous que l’a été le premier ! »

Et alors cet excellent homme parla des précautions à prendre en voyage, de la nécessité de se conformer aux horaires, de combiner avec une extrême précision les trains si nombreux de ce réseau qui couvre le territoire de l’Union.

« D’ailleurs, ajouta-t-il, je vois avec grande satisfaction, mademoiselle Wag, que vous ne partez pas seule…

— Non… mon amie m’accompagne… ou, pour dire vrai, m’entraîne à sa suite…

— Et vous avez raison, mademoiselle Foley, répondit M. Weldon. Il vaut mieux être deux à voyager… C’est plus agréable…

— Et c’est plus prudent… quand il s’agit de ne pas manquer les trains… déclara Jovita Foley.

— Aussi, je compte sur vous, ajouta M. Weldon, pour faire gagner votre amie Wag…

— Comptez sur moi, monsieur…

— Donc, mes vœux pour vous, mesdemoiselles, car votre succès garantit le mien. »

La visite avait duré une vingtaine de minutes, et, après avoir demandé la permission de serrer la main de Lissy Wag, puis celle de son aimable compagne, M. Humphry Weldon fut reconduit à l’ascenseur, d’où il envoya un dernier salut.

« Pauvre homme, dit alors Lissy Wag, et quand je songe que c’est moi qui vais lui faire perdre son argent…

— C’est entendu, répliqua Jovita Foley. Mais rappelle-toi ce que je te dis, ma chère… Ces vieux messieurs-là sont remplis de bon sens… Ils ont un flair qui ne les trompe jamais !… Et ce digne gentleman dans ton jeu… c’est un porte-bonheur ! »

Les préparatifs étant terminés, — et depuis combien de temps, on le sait ! — il n’y avait plus qu’à se coucher, la nuit venue, afin de se lever dès l’aube naissante. Toutefois, on attendit la dernière visite du médecin, qui avait promis de revenir dans la soirée. Le D. M. P. Pughe,