Aller au contenu

Page:Verne - Le Testament d’un excentrique, Hetzel, 1899.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
454
le testament d’un excentrique.

Quelques fermiers des environs, une douzaine, se trouvaient en chasse dans ce bois, et un providentiel hasard les amena sur le théâtre de l’agression.

Les cinq hommes tentèrent alors un dernier effort. Une seconde fois, Max Réal tira sur celui qui emportait Lissy Wag à gauche de la route, et qui dut abandonner la jeune fille… Mais il reçut un coup de couteau en pleine poitrine, poussa un cri et tomba inanimé sur le sol.

Les chasseurs apparurent, et les agresseurs, dont deux étaient blessés, comprenant que l’affaire était manquée, s’élancèrent à travers le bois.

En somme, il y avait mieux à faire qu’à les poursuivre, c’était de transporter Max Réal à la prochaine station, puis d’envoyer chercher un médecin, puis de le ramener à Indianapolis, si son état le permettait.

Lissy Wag, éperdue et en larmes, vint s’agenouiller près du jeune homme.

Max Réal respirait, ses paupières se rouvrirent, et il put prononcer ces mots :

« — Lissy… chère Lissy… ce ne sera rien… rien… Et vous… vous ?… »

Ses yeux se refermèrent… Mais il vivait… il avait reconnu la jeune fille… il lui avait parlé…

Une demi-heure plus tard, les chasseurs l’eurent déposé à la station, où un médecin se présenta presque aussitôt. Après avoir examiné la blessure, ce praticien affirma qu’elle n’était pas mortelle ; puis, un premier pansement fait, il donna l’assurance que le blessé supporterait sans danger le retour à Indianapolis.

Max Réal fut donc placé dans un des wagons du train qui passa vers cinq heures et demie. Lissy Wag et Jovita Foley prirent place à ses côtés. Il n’avait pas perdu connaissance, il ne se sentait pas gravement atteint, et, à six heures, il reposait dans sa chambre de Sherman Hotel.